Titre
du projet |
Fléaux catastrophes naturels en Dauphiné (XVIIe - XXe siècles) |
Type
d'aléa |
Droit, économie, sociologie et histoire du risque |
Mots-clés |
Risques naturels, information historique, événements anciens, Dauphiné, Isère |
Champs
disciplinaires |
Histoire |
1) Organismes et auteurs
Organisme
pilote |
CRHIPA (UPMF) / Inst. d'urbanisme |
Organisme(s)
associé(s) |
RTM 38 |
Coordonnateur |
Denis COEUR |
Participants |
|
2) Contexte du projet
Contexte
de l'étude |
La démarche de ce projet était d’aborder la notion de risque naturel sous l’angle de l’histoire à partir de données propres aux sciences humaines. L’auteur souligne la relative faiblesse du nombre de travaux en sciences sociales menés jusqu’alors sur ce sujet. Au seuil d'une étude portant sur le thème précis des "risques naturels" il serait nécessaire de lancer une réflexion transversale à toutes les sciences sociales, sur ce que recouvre cette notion dans nos sociétés, tant du point de vue social politique que culturel. Le présent projet constitue un travail pionnier et de nature quasi expérimentale au regard des objectifs pratiques du Pôle Grenoblois. Il abordait la question suivante : comment peut-on grâce à la connaissance historique des phénomènes améliorer la prévention et la gestion des risques naturels ?
Ce travail de recherche repose sur deux considérations préalables. Le recul chronologique permet tout d'abord de compléter les informations faites sur le terrain par les sciences de la terre. Il peut donner des instructions précises sur la fréquence d'un événement dans un secteur géographique et ainsi établir avec plus d'exactitude les risques encourus par les établissements humains. Cette information est complétée par des données plus qualitatives. L'aire d'extension d'une lave torrentielle, par exemple, peut être ainsi cartographiée sur plusieurs siècles lorsque la documentation le permet. Les inondations d'un cours d'eau non seulement sont répertoriées mois après mois et année après année, mais encore peuvent donner lieu à un classement selon leur importance et leur nature. Ce type d'investigation demanderait sans doute une collaboration étroite entre l'historien et le géologue afin de cibler les travaux sur des espaces plus sensibles.
L'Histoire nous informe, deuxièmement, sur les moyens (humains, techniques, financiers...) mis en oeuvre par le passé afin de se prémunir contre les fléaux naturels. On découvre que la gestion du risque a été l'un des ferments du développement de nos sociétés. L'histoire du paysage rural nous montre bien la lutte incessante entre l'homme et la Nature qui atteint son apogée lors des catastrophes. La survie du groupe d'agriculteurs a longtemps reposé sur le maintien du fragile équilibre entre ses besoins, les moyens dont il disposait pour les satisfaire et ce que lui offrait la Nature. C'est sans doute au coeur de cette rencontre, bien avant que le mot n'existe, que la notion de risque naturel apparaît, lors même où cet équilibre est remis en cause. La manière dont nos sociétés contemporaines gèrent aujourd'hui leur rapport à la Nature, a souvent remis en cause, sans prêter garde, des équilibres établis de haute lutte sur des espaces autrefois principalement ruraux.
|
Initiation
du projet |
Participation du PGRN |
Montant
du financement
(k€) |
4,573 k€ (30 kF) |
Part
du CG38 - PGRN |
~30-40 % |
(Co)-Financements |
(?) |
Appréciation
du rôle du financement CG38 - PGRN |
Ce financement a été utilisé pour acheter du matériel (ordinateurs). Il a permis d’engager la recherche sur une thématique alors innovante pour les historiens (sur laquelle travaillaient surtout des géographes auparavant). |
3)
Objectifs, méthodes et résultats
Objectifs |
- Elaborer un fichier répertoire des événements naturels violents survenus dans les limites actuelles du département de l'Isère entre le XVIIe et le XIXe siècle (ayant pour certains entraîné des catastrophes).
- Ce travail d'inventaire est complété par une étude sur la maîtrise des cours d'eau et l'urbanisation dans la plaine de Grenoble au cours de la même période. |
Méthodologie |
L'inventaire :
Il se décompose en deux parties. La première menée pour le compte du service RTM-Isère répertorie les événements naturels violents ayant entraîné des dégâts (laves torrentielles, inondations, glissements de terrain, éboulements, avalanches). Le nombre de fiches se monte à ce jour à 275. Chacune indique autant que faire se peut: la localisation précise de l'événement (commune, hameau, lieu-dit, zones de départ et d'arrivée), sa date, sa nature, les dégâts et victimes. Lorsque les documents le permettaient les dévastations sont décrites parcelle par parcelle. A terme ce travail devrait permettre de dresser par secteur une carte des événements naturels violents depuis au moins le milieu du XVIIe siècle et améliorer ainsi la connaissance de leur fréquence et de leur intensité. Ces informations pourront encore utilement être complétées, pour la seconde moitié du XVIIIe siècle notamment, par un inventaire des calamités météorologiques (grêle, orages violents, gelées, neige surabondante, pluies dévastatrices, tempête). Le nombre des relevés s'élevait à près de 360 à la remise du rapport, et ce uniquement pour les années 1750-1755 et 1779-1783.
Etude sur la maîtrise des cours d'eau et l'urbanisation dans la plaine de Grenoble :
Ce travail est de loin le plus important. Il tente de mettre en lumière les différents enjeux qui prévalurent à la maîtrise des inondations, donc des cours d'eau, dans la plaine de Grenoble, ainsi que les conséquences de cette entreprise séculaire sur les formes de la ville actuelle. Il n'était pas possible dans l'état des investigations archivistiques de présenter une première synthèse significative (phase de collation des informations). Par contre, quelques précisions sont données sur le contenu des hypothèses de l’auteur.
|
Résultats |
Concrètement la base de données historique des événements naturels destructeurs du service RTM38 a été enrichie de plusieurs centaines de références sur la période XVIIe-XIXe s. Celles-ci contribuent à améliorer la connaissance des phénomènes à risque et notamment leur cartographie.
L’analyse historique de l’encadrement des cours d’eau de la plaine de Grenoble a par ailleurs permis de mettre en lumière de nouvelles problématiques d’histoire environnementale, en particulier les rapports entretenus au fil des siècles entre la ville de Grenoble et les crues inondantes. C’est un premier éclairage novateur de l’histoire de la vulnérabilité des territoires aux inondations.
|
4)
Débouchés du projet
Utilisateurs
finaux potentiels |
RTM 38, 04, 05 et 06 |
Production
scientifique |
- Production de connaissances locales / régionales |
Partenariats |
- Initié par ce projet
- Qui se poursuit
L’approche développée dans le cadre de ce projet a été à l’origine d’une démarche de recherche qui s’est poursuivie sur le risque inondation avec le programme HISTORISQUE : l’information historique a été collectée et valorisée sur le Guiers, l’Isère et l’Ardèche, ainsi que sur les torrents du Manival et du Merdaret. |
Retombées
du projet |
Les informations récoltées sont utiles aux services RTM pour calibrer leurs ouvrages par rapport à des crues de référence. Les RTM ont poursuivi le développement de la base de données sur deux aspects particuliers : l’entretien de leurs ouvrages et les événements passés.
Depuis lors, la méthode a été précisée et validée dans le cadre des programmes Historisque (sur le Guiers, l'Isère et l'Ardèche) et SPHERE et reprises en différentes occasions, et dernièrement notamment par le bureau d’études ACTHYS-Diffusion pour l’enrichissement des bases de données historiques des services RTM 04, 05 et 06. |
5)
Valorisation du projet
Publications
et communications |
Aucune |
Pages
Web |
|
|