Guide pratique : les résultats du projet

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Ce guide comprend les synthèses des ateliers, les résultats des tests et des procédures validées, le catalogue des parades et instruments de gestion/alerte, la bibliographie de référence, une liste d'experts RiskYdrogeo, etc.

Introduction
Activité 1 : Ateliers
Activité 2 : Sites pilotes instrumentés
Activité 3 : Systèmes de télésurveillance
Activité 4 : Systèmes d’instrumentation
Activité 5 : Systèmes de parade
Conclusions et perspectives

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Introduction

Contexte - Objectifs

Soutenu par la convention cadre « RiskNat en montagne » (Vallée d’Aoste, Haute-Savoie, Savoie et Valais) ce projet vise, par le biais d’une concertation transfrontalière, à améliorer la prise en compte des dangers naturels dans le cadre de l’aménagement du territoire alpin. Lors des récentes catastrophes qui ont affecté l’espace alpin, nombre de lacunes ont en effet été constatées dans les modes de prise en compte des risques naturels par les collectivités territoriales. Les résultats de ce projet s’inscrivent dans la poursuite d’une coopération transalpine soutenue, seule possibilité à terme d’assurer un même niveau de protection pour l’ensemble des populations de montagne et leurs hôtes saisonniers.

Les dangers hydro-géologiques [au sens italien d’idrogeologico; voir § Terminologie ci-après] les plus courants dans l’arc alpin sont les chutes de pierres, éboulements, glissements de terrain et coulées de boue. Les facteurs clés qui régissent ces types d’instabilité sont la pente et les eaux météoriques. Les initiateurs du projet ont estimé que seule une plate-forme commune permettrait d’évaluer l’opportunité des instrumentations et parades instaurées à ce jour.

Comparativement au projet « jumeau » RocksliDetec, le projet Riskydrogeo a été orienté en direction des « praticiens » : son objectif n’est pas de mener des recherches scientifiques, mais de tenter de valider tout ce qui est couramment pratiqué dans ce domaine par les partenaires – méthodes d’auscultation, types de parades, équipements de surveillance et modes de prise en compte du risque par les collectivités territoriales concernées – afin de proposer à l’autorité politique le plus petit dénominateur commun de ces pratiques.

Terminologie

Dans toute coopération transnationale, l’utilisation d’un vocabulaire technique commun est un problème récurrent. Des ambiguïtés apparaissent entre les différentes régions ou même à l’intérieur d’une même région où le langage usité lors des études de terrain peut différer de celui de la démarche complète d’analyse du risque. Afin de lever toute ambiguïté, il faut recentrer la terminologie. Un travail important ayant déjà été réalisé dans ce sens lors du projet Interreg IIC Falaises, il s’est agit ici de compléter l’essentiel du glossaire établi à cette occasion : voir le Glossaire.

En particulier, au sein de ce projet, il a été décidé de regrouper sous le terme « idrogeologico » - traduit en français par hydro-géologique [avec trait d’union] - les phénomènes naturels traduisant la réaction du sol à l’action de l’eau. On y trouve l’ensemble des phénomènes gravitaires affectant les terrains de montagne : glissements de terrain, chutes de pierres, éboulements, et en particulier des coulées de boue qui résultent de la solifluxion du sol, et qui dans certains cas rejoignent le réseau hydrographique pour participer à la formation des laves torrentielles. Y sont aussi rattachés les tassements de versant liés à la liquéfaction des roches en profondeur. Si ce terme recouvre parfaitement l’usage qui en est fait en Italie, on parle plutôt de « danger géologique » en Suisse et de « mouvement de terrain » en France.


Activité 1 : Ateliers

Avant-propos

Le projet RiskYdrogéo a organisé sur deux ans quatre ateliers de deux journées et demi.

L’objectif était de faire découvrir à l’ensemble des partenaires impliqués, à travers des exemples locaux, les problématiques et les pratiques de chacune des trois régions en matière de risques hydro-géologiques (investigation, analyse et prise en compte des dangers) et de les confronter.

Ces ateliers ont réuni à chaque fois plus d’une cinquantaine de spécialistes représentant les services d’Etat et départementaux concernés, les bureaux d’étude et les universités / Hautes Ecoles. Le programme était toujours bâti sur un même schéma : présentations en salle (y compris présentations des cas ensuite visités), visites sur le terrain et colloque de synthèse auquel étaient invitées les autorités locales. L’optique affichée était de répondre aux besoins des gestionnaires, c'est-à-dire que le point de vue adopté dans l’ensemble des présentations n’est pas fondamentalement scientifique mais plutôt opérationnel.

Pour chacun des ateliers, une synthèse a été rédigée : il ne s’agit en aucun cas d’un résumé des présentations faites (dont les documents de référence sont disponibles en intégralité en annexe), mais plutôt d’une clé de lecture pour permettre au lecteur de localiser rapidement l’information qui l’intéresse et de l’approfondir, s’il le désire, en consultant le document correspondant.

Les notions générales, communes à tout ou partie des ateliers, sont explicitées dans l'introduction.

Dans les synthèses (liens ci-dessous), seuls les points spécifiques abordés aux cours des ateliers sont détaillés, en particulier les éléments ayant donné lieu à des discussions / confrontations. Des renvois correspondants aux documents de référence sont systématiquement proposés, sous la forme AXPY, X étant le numéro de l’atelier (1, 2, 3 ou 4), Y celui de la présentation au sein de l’atelier en question (1 à 15). La structure est toujours identique, à savoir 4 paragraphes qui regroupent les principales problématiques abordées, enrichies par les discussions soulevées lors des présentations et visites : 1. Introduction ; 2. Caractérisation du risque ; 3. Suivi / surveillance ; 4. Gestion du risque / Gestion du territoire.

L’agenda des ateliers s’est articulé comme suit :

Atelier 1

Sion (Valais, CH).
5-7 mai 2004.
Exemples de dangers naturels en milieu alpin : problématiques, mesures d’investigation et de gestion.
La Mure (Isère, F).
13-15 octobre 2004.
Les risques liés aux glissements de terrain dans le secteur Trièves-Beaumont.
Albertville (Savoie, F).
7-9 juin 2005.
Exemples de risques hydro-géologiques affectant les infrastructures linéaires de la Savoie : problématique, surveillance, sécurité des usagers et protection.

Atelier 4

Aoste (Vallée d’Aoste, I).
13-15 septembre 2005.
Surveillance et gestion du territoire en Vallée d’Aoste.

Conclusion / confrontations

L’ensemble de ces ateliers peut être considéré comme l’un des points forts du projet RiskYdrogeo. Ils ont permis de confronter les démarches et de mettre en évidence des consensus transfrontaliers ainsi que des points de divergence : [pdf]


Activité 2 : Sites pilotes instrumentés

Six sites de mouvement de terrain ont été équipés par les partenaires CETE et RAVA. L’équipement, soit initial soit complémentaire de ce qui existait déjà, a deux buts distincts :
• soit étalonner et comparer des instruments éprouvés dans des situations de danger différentes ;
soit de multiplier les tests in situ d’appareillages prototypes en matière de surveillance ou de gestion du risque à distance avec génération d’alerte.

Chaque site fait l’objet d’une fiche détaillée, qui précise la localisation, le contexte géologique et l’historique du site, la problématique en terme de surveillance, l’instrumentation en place et l’analyse des premiers résultats. Des renvois sont faits sur les descriptions des sites présentées lors de l’atelier 4 d’Aoste : photos des événements, de l’instrumentation en place, détail des enjeux.

Organisme pilote
Site
Instrumentation
CETE Lyon
1 – Sallèdes
(Massif central, France)
2 piézomètres ; 1 pluviomètre ; 1 débitmètre ;
1 centrale d’acquisition
RAVA
2 – Becca di Nona
(Commune de Charvensod, Vallée d’Aoste)
7 repères GPS manuels + 3 automatiques ; 4 extensomètres ;
1 station météo ; 1 centrale d’acquisition
3 – Bosmatto
(Commune de Gressoney St.Jean, Vallée d’Aoste)
6 repères GPS manuels + 4 automatiques ; 4 extensomètres à fil ; 1 station météo ; 2 centrales d’acquisition
4 – Citrin
(Commune de St.Rhémy-en-Bosses, Vallée d’Aoste)
8 repères GPS manuels ; 3 extensiomètres ; 1 station météo ;
1 centrale d’acquisition ; Interférométrie radar terrestre
5 – Vollein
(Commune de Quart, Vallée d’Aoste)
1 station totale + 15 prismes ; 8 repères GPS ; manuels ; 1 station météo ; 1 hydromètre ; 1 centrale d’acquisition ; Interférométrie radar satellitaire ; Laser Scan
6 – Mont de la Saxe
(Commune de Courmayeur, Vallée d’Aoste)
5 forages avec inclinomètres et piézomètres

En complément de l'instrumentation des sites pilotes valdôtains, l'état de l'art des nouvelles technologies d'acquisition par télédétection (photogrammétrie, LIDAR, Radar-SAR) pour la modélisation du territoire a fait l'objet d'un rapport (en italien) du Politecnico de Turin "Utilizzo delle tecniche della geomatica per la modellazione del territorio" [pdf].

Leur application aux sites de Vollein, Brissogne, Valtournance et Bosmatto a fait l'objet d'une présentation [pdf] lors de la conférence finale, dont le compte-rendu [pdf] figure dans les actes.


Activité 3 : Systèmes de télésurveillance

Cette partie aborde la télésurveillance des instabilités de terrain sous l'angle d'une évaluation des 3 systèmes en usage sur le territoire des partenaires : Eydenet (RAVA), GeSSRI (Rhône-Alpes) et Guardaval (Valais) [pdf]


Activité 4 : Systèmes d’instrumentation

Cette partie a pour objectif de fournir aux bureaux d'étude, aux maîtres d'ouvrage et aux maîtres d'œuvre confrontés à un problème de surveillance de versant instable des éléments pour le choix et la définition d'un système adapté au problème posé : mise sous surveillance d’un site décidée après une étude complète (notamment lorsque la protection des populations ou des biens menacés paraît techniquement ou financièrement impossible) ou bien installée en urgence sur un site instable très récemment déclaré (amélioration et adaptation du dispositif une fois les études de reconnaissance et de caractérisation réalisées).

Inventaire des Méthodes et Instrumentation pour la surveillance des pentes instables (IMI) [pdf]
Glossaire instrumentation [pdf]
Base de donnée « capteurs » [BD Access] : voir § 6.2 de l'IMI pour la description et l'utilisation de cette base.

Activité 5 : Systèmes de parade

Cette partie présente les parades utilisées contre les mouvements de terrain, essentiellement les instabilités rocheuses. Certaines parades peuvent parfois s’appliquer à des mouvements de sol meuble / mouvements de versant, en particulier les deux fiches sur le drainage, superficiel et profond. Le traitement des laves torrentielles n’est pas spécifiquement abordé (même si certains filets utilisés contre les chutes de blocs peuvent également servir à retenir des laves).

Les fiches proposées sont en partie issues du guide technique du L.C.P.C. « Parades contre les instabilités rocheuses » (Bibliographie), mais elles comprennent de nombreux apports, compléments et mises à jour, et certaines ont été entièrement refondues. L’expérience des partenaires valaisans et valdôtains est en particulier intégrée, les spécificités techniques utilisées dans chaque régions étant détaillées notamment à travers des exemples locaux. S’ils ont évolué depuis l’édition de 2001 du L.C.P.C., les éléments normatifs et les coûts sont également mis à jour.

Il ne s’agit pas d’une étude bibliographique exhaustive, mais plutôt de la formulation et de la mise en commun des pratiques des différents partenaires du projet.

Parade 1: Merlons et digues - fosses [pdf]
Parade 2a: Ecrans à structure rigide [pdf]
Parade 2b: Barrières fixes de grillage ou de filet [pdf]
Parade 3: Ecrans déformables de filet [pdf]
Parade 4: Grillage ou filet pendu [pdf]
Parade 5: Galeries pare-blocs [pdf]
Parade 6: Boisement de protection [pdf]
Parade 7: Suppression de l’aléa [pdf]
Parade 8: Soutènement [pdf]
Parade 9: Ancrages [pdf]
Parade 10: Béton projeté [pdf]
Parade 11: Filets et grillages plaqués [pdf]
Parade 12:Végétalisation [pdf]
Parade 13: Drainage de surface [pdf]
Parade 14: Drainage profond [pdf]
Annexe 5.1.1. Exemple d’implantation d’un merlon dans une pente avec reprofilage du versant amont [pdf]
Annexe 5.1.2. Dimensionnement d’une fosse de réception [pdf]
Annexe 5.3.1. Essais de traction dans le plan sur modules de filets métalliques dedimension 4m x 4m [pdf]
Annexe 5.3.2. Principe des essais réalisés en Suisse [pdf]
Annexe 5.3.3. Principe des essais définis dans l’ETAG [pdf]
Annexe 5.6.1. Classement relatif de la résistance des essences par rapport au hêtre [pdf]
Bibliographie [pdf]

Conclusions et perspectives

En regard des résultats obtenus il ressort que les principaux objectifs ont été atteints par le projet.


L'inventaire et le fichage des méthodes de surveillance et des instrumentations de sites débouchent sur  un outil exhaustif pour les praticiens appelés à intervenir dans l'équipement des sites instables (Activité 4, description technique de chaque méthode et instrument + base de donnée).

Si à l'heure actuelle l'évaluation de l'équipement d'observation des 6 sites pilotes équipés par RAVA le CETE ne permet pas de conclure à une adéquation validée de ces instruments à la problématique « instabilité » - surtout dû au fait de la faible période d'observation -, elle permet du moins de se faire une bonne idée sur les difficultés rencontrées dans la gestion de ces instruments (Activité 2).

L'établissement de la liste des parades les plus couramment  utilisées sur le périmètre couvert par le projet (Activité 5) et la comparaison des trois systèmes opérationnels de  télésurveillance à distance - Eydenet, GeSSRI et Guardaval - (Activité 3) ont été riches d'enseignements pour l'ensemble des partenaires. Les résultats augurent d'importantes potentialités d’échange et de tests croisés dans le but de travailler sur le développement en commun de systèmes de surveillance et de parades performantes contre les risques hydro-géologiques.

Il est cependant incontestable que l'apport le plus fructueux du projet est  le  mode d'échanges élaboré entre les partenaires, sous forme d'ateliers : 4 x 2,5 jours consacrés à un thème et répartis judicieusement entre les présentations en salle et le terrain. Voir, évaluer, discuter et critiquer  ce que fait le voisin reste le meilleur moyen d'avancer vers des solutions communes, autant dans les méthodes, instrumentations et parades, que dans les procédures et réglementations administratives permettant à chaque région de prendre en compte les risques naturels vis-à-vis de la population, des biens et des infrastructures.

L'objectif final de Riskydrogeo était de proposer à l'autorité politique le plus petit dénominateur commun de ces pratiques : le volet « ateliers » a beaucoup avancé dans cette direction, même si cet objectif n'a pas été intégralement atteint pendant la durée du projet. Ce mode de collaboration transfrontalière devra absolument être privilégié à l'avenir car il s'est révélé être le plus productif en la matière.


L'équipe du projet est actuellement composée d'une quinzaine de personnes appartenant aussi bien à l'administration et aux sociétés paraétatiques qu’aux instituts de recherche et aux bureaux spécialisés. Oeuvrant ensemble sur plusieurs projets Interreg depuis 2000, ces personnes ont l'avantage de bien se connaître, ce qui est un gage de réussite non négligeable pour atteindre les objectifs fixés.

S'il devait y avoir une suite à ce projet, les perspectives de collaboration ont en grande partie été identifiées :

  • Concernant la télésurveillance, l'objectif serait d’œuvrer dans la direction d'un système uniformisé permettant d'accéder online aux données des stations de mesure via le Web, le tout tétant couplé avec un système d'alerte/alarme ;
  • Pour les parades pare-pierres, l'idée est
    • de porter à 10'000 kJ la capacité d'absorption énergétique des filets et d'améliorer leur géométrie,
    • de travailler sur les merlons cellulaires afin de diminuer les coûts de construction et d'entretien et
    • d'innover en matière de résistance des galeries en travaillant sur la capacité de déformation plastique (amortisseurs) des piliers.
  • Pour les parades en matière de glissement de terrain il s'agirait de tester sur des sites déjà étudiés l'apport de la géophysique pour implanter de façon optimale les forages drainants.


Télécharger le guide pratique dans son intégralité : [pdf]

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